2016 - septembre

Lettre de rentrée

Strasbourg, le 13 septembre 2016

                                                        

Chers collègues,

Après ces quelques jours déjà, de retour dans les établissements scolaires, et après ces quelques semaines de vacances qui, je l’espère, vous ont permis, à la fois de vous reposer et vous préparer, je souhaite avant tout  la bienvenue à tous ceux qui entrent en Alsace :

  • Stany Balland, certifié  à Ingersheim ; Bertrand Colin, certifié à  Schirmeck ; Joseph Offenstein, certifié à Hunningue ; Laurent Provost, agrégé à Strasbourg ; Elise Soenen, agrégée à St Amarin.  


Souhaitons également la bienvenue (pour certains déjà dans l’académie) aux douze stagiaires en détachement ou lauréats des concours privé et public du capes et des agrégations interne et externe dont certains rencontrés lors des journées de rentrée le 24 aout :

  • Emmanuelle Bourriquet, agrégée à Gerstein ; Audrey Bocciarelli, certifiée à Saverne ; Guillaume Burgmeier, agrégé à Colmar ;  Louise Fabre, certifiée à Munster ; Marie Gartner, certifiée à Benfeld ; Vanessa Gilg, en détachement à Marlenheim ; Stéphanie Hénot, agrégée à Strasbourg ;  Jérome Muller, certifié à Brunstatt ; Elsa Munch, certifiée à Sundhouse ; Stephie OLadipo, certifiée à Illkirch ; Elise Soenen à St Amarin ; Sébastien Steyer, certifié à Truchtersheim ; Raphael Wollersheim, certifié à Strasbourg ; Jean-François Wurch, certifié à Colmar.


Je saisis ici l’occasion pour adresser mes remerciements à l’équipe des tuteurs qui les accompagnent dans leur professionnalisation, acceptant ainsi de partager non seulement leurs savoirs, mais aussi leur temps, leur questionnement et leur vision du métier.  

  • Christiane Batzenschlager, Christiane Didierjean, Daniel Elbaz, Nicolas Husser, Martin Kappes, Manuel Keller, Fabrice Lemoine, Christophe Migge, Benoit Parayre, Frédéric Spiegel, Nathalie Stemplowski.


Et pour terminer les présentations, n’oublions pas comme les années précédentes :

  • Rym Boos, webmestre et pilote des Traam (rym.boos@ac-strasbourg.fr);Frédéric Spiegel, Ian et responsable à l’ESPE (frederic.spiegel@ac-strasbourg.fr); Pierre-Emmanuel Lephay, coordonnateur formation Agrégation et Capes externes et coordonateur épreuve facultative du baccalauréat au lycée Fustel de Coulanges à Strasbourg (pierre.lephay@ac-strasbourg.fr); Caroline Flauss, chargée de mission auprès de la Daac pour la musique (caroline.flauss@ac-strasbourg.fr); Laurence Grauwet, enseignante relai auprès de l’OnR (laurence.grauwet(at)ac-strasbourg.fr)
  • Christiane Didierjean, coordonnatrice épreuve facultative et obligatoire au lycée Marie Curie à Strasbourg: christiane.didierjean@ac-strasbourg.fr
  • Christiane Batzenschlager, coordonnatrice épreuve facultative au lycée Leclerc à Saverne: christiane.bazenschlager@ac-strasbourg.fr
  • Marie-Annick Guillemin, coordonnatrice épreuve facultative et obligatoire du baccalauréat au lycée Camille See à Colmar: marie-anni.guillemin@ac-strasbourg.fr
  • Christine Toussaint, coordonnatrice épreuve facultative au lycée Herr à Altkirch: christine.toussaint@ac-strasbourg.fr
  • Cyril Pallaud, coordonnateur épreuve facultative et obligatoire au lycée albert Schweitzer à Mulhouse: cyril.pallaud@ac-strasbourg.fr
  • Chantal Mayer, responsable épreuve facultative au lycée de Barr: chantal.mayer@ac-strasbourg.fr
  • Stephane Hummel, responsable épreuve facultative au lycée de Wissembourg: stephane.hummel@ac-strasbourg.fr



Cette année, j’ai confié la mission d’inspection à ce dernier, Stéphane Hummel, professeur agrégé à Wissembourg. Il interviendra dans un premier temps, à mes côtés, puis conduira un plan d’inspection en autonomie dans un deuxième temps. Lors de nos réunion de travail,  les enjeux de cette mission, sa dimension disciplinaire, bien sûr, mais aussi sa dimension humaine ont été largement exposées. Dans un esprit d’accompagnement, de relation de proximité, d’entretien qui permet de vous placer dans une démarche réflexive, il participera à mes côtés au maintien d’une éducation musicale ambitieuse, éclairée et équitablement répartie dans les territoires.

Après une année consacrée à la réflexion, la conception, les perspectives ou les projections de la nouvelle architecture des enseignements au collège, voici le temps aujourd’hui de sa mise en œuvre, de se positionner au mieux auprès des élèves dans une conduite réfléchie, éclairée et la plus aboutie possible de vos enseignements. Après un temps d’appropriation du « nouveau collège 2016 », de doute ou de recul, il s’agit aujourd’hui de bâtir une posture professionnelle qui place l’élève au centre de votre action. Certes, la nouvelle architecture des enseignements au collège nécessitera légitimement plusieurs mois de construction et la plus value attendue en terme de résultats et bien-être scolaires mettra un certain temps à émerger. Prenons dès à présent rendez-vous pour participer à cette ambition!
Le temps de travail collégial mené lors du dernier trimestre 2016 dans les bassins, a  donné l’occasion à tous de s’exprimer pendant les temps d’échanges et surtout de poursuivre la réflexion professionnelle engagée depuis le début de l’année scolaire en établissement et ce, de manière transversale. L’équipe académique, particulièrement réactive à mes côtés lors de nos rencontres,a oeuvré avec une efficacité certaine et sans compter son temps,  à consolider l’esprit d’accompagnement, de proximité qui incombe à mes missions auprès de vous. Pour leur disponibilité, la pluralité de leur positionnement, la richesse des échanges, le relai et le liant qu’ils ont construits entre chacun d’entre nous, je renouvelle en votre nom nos remerciements.
Cet accompagnement n’est pas terminé : aussi, viendrai-je à votre rencontre dans les semaines qui viennent après ces temps de rentrée. En effet, afin de nourrir notre réflexion collective, je souhaite organiser ces rencontres entres les semaines 44 et 45 et vous inviterai dès que le planning sera consolidé.

 

 

Réaliser des projets musicaux d’interprétation ou de création  Programme du cycle 4, compétence 1


La recherche de la photographie du paysage choral de l’académie a fait l’objet, à titre expérimental,  en juin dernier d’une enquête conçue et soumise aux chefs d’établissements par la DSI. Le document « fait maison » a été accueilli avec une relative réussite puisqu’un tiers des réponses est arrivé et certains chefs d’établissement ont fait appel à vous pour renseigner les rubriques. On peut considérer qu’au regard d’autres académies, ce taux de réponse est encourageant :  l’enquête sera reconduite a courant du 1er trimestre.
   
En observant les chiffres des moyens affectés aux collèges, sur 57 établissements dans le haut Rhin et 93 dans le Bas Rhin, 32 collèges ne reçoivent qu’une seule heure affectée à la chorale et 12 collèges, aucune (avec une proportion plus élevée dans le Haut-Rhin). Même si une certaine harmonisation des pratiques chorales dans l’académie se dessine et nous pouvons nous en réjouir collectivement,  la situation de ces 12 collèges qui ne propose pas de chorale nous interroge.  Une réflexion peut être engagée sur la présence ou l’absence effective d’une chorale  dans la scolarité des élèves. Pour mémoire, le programme des cycles 3 et 4 qui cadre les enseignements, pages 144 et 278, par l’emploi du présent de l’indicatif,  pose  une forme d’obligation d’offrir à chaque élève et collégien la possibilité de s’engager dans un projet choral ambitieux (Cycle 3 : "Comme au cycle 2, chaque élève qui le souhaite doit pouvoir s’engager chaque année dans la réalisation d’un projet choral ambitieux et associant autant que possible d’autres formes d’expression artistique" /Cycle 4 : "Un enseignement de chant choral est proposé complémentairement dans chaque établissement aux élèves désireux d’approfondir leur engagement vocal et de pratiquer la musique dans un cadre collectif visant un projet de concert ou de spectacle"). Dans un souci d’équité et de professionnalisme de chacun d’entre vous, il est essentiel de réaliser pleinement le poids de cet « enseignement proposé complémentairement » dans votre mission éducative et pédagogique. Y déroger, même pour un nombre restreint d’entre vous,  place l’ensemble de l’éducation musicale dans l’académie en déséquilibre.
Dans le même ordre d’idée, l’opération école en chœur sera vraisemblablement reconduite,  sans doute sous une autre forme qui mettra en valeur d’avantage l’aspect artistique et éducatif que compétitif. La particularité et la difficulté de cette opération résident principalement dans la nécessité de la qualité de la captation. Celle-ci exige des compétences qui n’entrent pas nécessairement dans celles que vous maîtrisez et c’est la raison pour laquelle un très modeste nombre de candidature est arrivé au jury. Peut-être est-il déjà le moment d’envisager des perspectives d’enregistrement vidéo-numérique qui rendraient pleinement la qualité des prestations artistiques et éducatives de vos projets scolaires? Des moments d’initiation aux usages des appareils vidéo-numériques sont organisés chaque année par Canopé,au Paf, ou lors des FTP numériques.

Certains d’entre vous le savent déjà pour y être engagés avec expertise depuis déjà 2 ans, un vaste projet ambitieux à double titre est organisé dans le sud de l’Alsace. Impulsée par Pascal Mulhaupt, principal adjoint du collège de Hirsingue et par ailleurs président d’une association à but humanitaire, l’action menée à grande échelle rassemblera sur scène SAMEDI 17 septembre 250 musiciens et chanteurs , le compositeur Etienne Perruchon,  les chorales scolaires et d’adultes et de très nombreux bénévoles. Le concert organisé au parc des expositions à Mulhouse recueillera des fonds pour financer une mission humanitaire de trois semaines au Cambodge à laquelle participera un groupe de collégiens qui construira un puits d’eau potable. N’hésitez pas à venir applaudir vos collègues engagées, Mireille Sengelin et Pascale Parayre, et participez en même temps à cette aventure humanitaire. L’aventure est musicale, bien sur mais pas seulement : elle revêt un caractère éducatif dans la plus vaste acceptation du terme en entraînant les jeunes dans un véritable projet d’une part, dans les parcours éducatifs  (artistique, citoyen, santé, avenir) d’autre part et dans une ouverture de l’école vers la « vraie vie » qui donne du sens aux apprentissages.

Je termine ce chapitre en  félicitant l’ensemble des professeurs engagés dans les spectacles scolaires dont j’ai pu applaudir les acteurs lors de mes déplacements. Vous serez cette année, sollicités pour renseigner un agenda commun, publié sur le site afin de permettre une totale lisibilité sur votre action qui mérite amplement d’être connue et reconnue.

 

 

Écouter, comparer, construire une culture musicale commune Programme du cycle 4, compétence 2


Baccalauréat 2017

  • Claude Debussy, Sonate pour flûte, alto et harpe.
  • Germaine Tailleferre, Quatre opéras bouffes, petite histoire lyrique de l'art français, du style galant au style méchant, sur des livrets de Denise Centore, pour voix solistes et orchestre de chambre.
  • Le jazz et l'Orient

Ibrahim Maalouf, They don't care about us, in album Diagnostic.
Rabih Abou-Khalil, Mourir pour ton décolleté, in album Songs for Sad Women.
Avishai Cohen, Aurora, in album Aurora.
Jasser Haj Youssef, Friggya, in album Sira.
Marcel Khalifé, Caress, in album Caress.

  • Wolfgang Amadeus Mozart, Sérénade Gran Partita, Sib majeur, K361.

 

Option facultative toutes séries

  • Maurice Ravel, Concerto pour la main gauche.
  • Wolfgang Amadeus Mozart : Divertimento K136, D Majeur.
  • L'Affaire Tailleferre, production lyrique de l'Opéra de Limoges (2014) au départ de l'œuvre radiophonique de Germaine Tailleferre, Du style galant au style méchant.

Un certain nombre d’interrogations demeure actuellement sur la nature des objets de  l’évaluation pour l’épreuve facultative. Elles doivent être levées dans les jours prochains.

 

 

Explorer, imaginer, créer et produire

Programme du cycle 4, compétence 3


Lors de nos journées disciplinaires, nous avons commenté ce diagramme ci-contre, qui organise des situations d’une éducation musicale qui installe véritablement plutôt que d’enseigner les valeurs de la république. Une éducation musicale, artistique, qui apprend une relation à l’autre pacifiée. Une éducation musicale qui apprend le sens de l’œuvre commune.  

 

Si l’incapacité à s’identifier aux autres est, au moins en partie, responsable du passage à la barbarie, l’éducation doit permettre de prendre conscience de la froideur et des raisons de son existence. Pour cela, il lui faut mettre à jour les processus sous-jacents qu’une histoire critique permet de repérer, mais que les œuvres de culture dans leur ensemble, dévoilent aussi très souvent. Y accéder peut ainsi ouvrir quelques fissures dans le bloc granitique de l’indifférence. Ainsi l’éducateur ne peut il être qu’un pourvoyeur obstiné d’occasions. Sans illusions sur la difficulté de l’entreprise, mais sans résignation, non plus. … Il doit être à l’affût des textes et des œuvres qui peuvent déclencher quelques déplacements de points de vue, quelques éclairs d’empathie, quelques éblouissements d’intelligence, et rompre ainsi l’enfermement dans l’indifférence.

(Philippe Merieu, Éduquer après les attentats, ESF 2016)

 


Échanger, partager, argumenter et débattre
Programme du cycle 4, compétence 4

 

La communication autour de la rentrée a relayé amplement les exigences ministérielles et rectorales qu’il convient de prendre sérieusement en considération. Certes, si les attentes, en matière de sécurité incombent à chacun d’entre nous collectivement et civiquement, l’ouverture d’esprit, le sens critique, la compréhension de la complexité du monde, la découverte et la connaissance de civilisations extra-européennes, … relèvent de la responsabilité du pédagogue. S’il s’agit d’éclairer les esprits, installer durablement le vivre ensemble, construire le respect mutuel, apprendre et découvrir l’estime de soi, appréhender et exploiter les différences, apprendre l’autonomie, le sens des responsabilités, oser la prise de risque, ... alors dans l’espace d’une salle de classe et particulièrement dans celle de musique, tout est possible ! Et puis, dans l’espace de la salle de musique, il s’agit aussi, essentiellement oserai-je dire, d’art ! L’inscription de deux disciplines artistiques obligatoires dans notre paysage français, que d’autres pays européens nous envient, est suffisamment remarquable pour s’emparer quotidiennement du « pouvoir » de la musique à accéder à une forme de jubilation,  de créer un chef-d’œuvre, jouissance fondatrice du partage.

Qu’elle soit modeste ou virtuose, l’œuvre commune possède un très fort potentiel émotionnel. Approcher le sensible rend humain.  Découvrir et comprendre les Chefs-d’œuvre hérités de notre histoire, les Chefs-d’œuvre artistiques qui donnent à voir le monde, réaliser soi même un Chef-d’œuvre en classe, qui permet d’accéder aux savoirs, à la pensée, …  les approcher, c’est s’engager délibérément dans la dimension humaine de soi,  en conjuguant le geste et la pensée.


Chaque moment de l’éducation musicale y contribue.

 


L’inspectrice d’académie,
Inspectrice pédagogique régionale d’éducation musicale

Christine Masse-Guépratte