Phèdre ! par la 2B company

Théâtre - 9 mars 2020

Publié dans : Théâtre

Un spectacle mis en scène par François Gremaud à visionner sur le site de France TV

Présentation

 

Un orateur, interprété par l'acteur Romain Daroles, prétextant parler de la pièce, finit par raconter et interpréter Phèdre de Racine.

Alors les différentes facettes de l’oeuvre se déploient sous l’effet de l’enthousiasme réjouissant de ce spécialiste : la langue unique et merveilleuse de Racine, la force des passions, les origines mythologiques des protagonistes (Phèdre, « fille de Minos et de Pasiphaé », petite-fille du Soleil, demi-soeur du Minotaure, etc.), le contexte historique de l’écriture de la pièce (théâtre classique français du XVIIe), l’écriture en alexandrins…

 

Note d’intention

 

Phèdre!

Mes intentions sont toutes entières contenues dans ce titre.

Bien sûr, on le devine, il sera question de Phèdre, la plus fameuse et plus jouée des tragédies de Racine.

Pourtant, bien que son principal sujet, elle ne sera pas le véritable sujet de ce spectacle. Ce dernier se cache sous le point d’exclamation, ce signe de ponctuation qui, au temps de Racine, était appelé point d’admiration (du latin admirari, composé de ad– et de mirari, « admirer», «s’étonner»).

En effet, le véritable sujet de Phèdre ! est l’admiration que son unique protagoniste – Romain, façon de jeune professeur stagiaire – voue à la tragédie de Racine. Un admirateur, par définition, considère avec un étonnement mêlé de plaisir quelque chose qui lui paraît beau, qui lui paraît merveilleux.

Mon ambition est de mettre en partage avec les spectateurs cet étonnement mêlé de plaisir en abordant simultanément, par le biais d’un professeur débordant d’enthousiasme, différentes facettes de la pièce : la langue unique et merveilleuse de Racine, la force des passions qu’il dépeint mieux que personne, les origines mythologiques des protagonistes (Phèdre, « fille de Minos et de Pasiphaé », petite-fille du Soleil, demi-soeur du Minotaure, etc...), le contexte historique de l’écriture de la pièce (théâtre classique français du XVIIe), etc...

De fait, j’entends pas moins que partager – outre mon admiration pour Phèdre en particulier - mon amour pour le théâtre en général, cet art vivant qui ne cesse de célébrer la joie profonde d’être au monde.

Une théorie voudrait que l’origine du point d’exclamation vienne de l’exclamation de joie, io en latin, qui aurait été abrégée d’un i au-dessus d’un o.

Ainsi, comme dans tous mes spectacles – et bien que la pièce de Racine soit une tragédie – il sera dans Phèdre! question de joie, cette « force majeure » dont « le privilège est de savoir triompher de la pire des peines » comme le résume formidablement le philosophe Clément Rosset.

 

François Gremaud, février 2017

 

Lien vers le site de France tv

 

Plus d’informations : dossier pédagogique

 

Image d’illustration : Rachel en tant que Phèdre ©DR