« Grand-peur et misère de notre temps » à la Comédie de Colmar
Théâtre - 15 juillet 2023
Publié dans : Théâtre
Après les terminales et les secondes, ce sont les premières de la spécialité « théâtre » du lycée Camille Sée qui ont été accueillis vendredi 26 mai dans la grande salle de la Comédie de Colmar. Les élèves ont présenté leur travail sur « Grand-peur et misère du IIIème Reich » du célèbre dramaturge allemand Bertold Brecht. Comme l’a écrit Flavie, l’une des élèves comédiennes dans le programme de salle, ils ont travaillé avec leur professeur Fred Demma quatorze saynètes parmi la trentaine qui la composent : ils se sont interrogés sur l’impact que la propagande a pu avoir sur la population allemande ; ils ont aussi réfléchi aux liens entre la pièce de Brecht et leur actualité. Ainsi, ils ont mêlé aux saynètes brechtiennes un « making of » de leur travail dans lequel ils ont pris la parole en leur nom : leurs réactions à la découverte du texte, les échos avec l’actualité, les questions que cela leur a permis de se poser sur leur propre comportement. C’est un aspect de la distanciation brechtienne qu’ils ont étudiée.
Bruno Journée, partenaire artistique du projet, leur a fait travailler l’expression de la peur, omniprésente à cette époque et apparaissant sous différentes formes dans presque toutes les saynètes ; il a fallu rendre palpable la tension entre l’impact de la propagande et la résistance personnelle dans la vie quotidienne des Allemands. Pour cela, ils ont également travaillé sur le théâtre des années 30 et 40 (Schwartz, Brecht, Anouilh, Sartre, Camus). Enfin, ils ont abordé le jeu du clown, comme contrepoint à la dureté du texte brechtien. Des élèves de la spécialité « musique » du lycée (un guitariste et trois chanteuses) ont rejoint la petite troupe pour associer théâtre, chant et rock’n’roll dans leur travail.
Au terme de la présentation, les élèves étaient ravis ; Fiorelle a confié le lendemain : « j’ai passé une année merveilleuse en théâtre. J’ai l’impression d’avoir progressé, et depuis hier, j’aime le théâtre plus que jamais ! » ; cependant il y a eu quelques larmes dans les loges car une moitié du groupe continuera l’aventure théâtrale en terminale avec le professeur Christine Huckel-Ottenwelter, alors que l’autre moitié a fait d’autres choix d’orientation : c’était leur « dernière » ensemble.
Comme l’a exprimé un spectateur, « faire réfléchir ce petit monde à la « bête immonde » ne peut être que salvateur. »
©Sixtine Peter
