Assoiffés de Wajdi Mouawad

Théâtre - 20 mai 2021

Publié dans : Théâtre

dessin de couverture : Norvège par Naïs THERIOT
Le projet de l’atelier théâtre du lycée Marie Curie à Strasbourg porté par l’enseignant responsable, David Wimmer-Nejmann, et la metteure en scène, Sabine Lemler pour l’année scolaire 2021-2022.

Murdoch, un jeune ado obsédé par la recherche de sens dans son existence, est un de ces « assoiffés ». Il est en quête d’absolu, remet en question la société de consommation, réfléchit à la beauté… Des questionnements éternels, rendus exubérants dans la bouche de cet adolescent par une langue aux accents québécois, chère à Wajdi Mouawad.

Un matin, il commence à parler et ne peut plus s’arrêter. Il crie ses questions et sa révolte à ses parents, aux passagers dans le bus, à ses professeurs, incapables de lui répondre. Des générations qui ne parlent pas le même langage.
Les situations prêtent parfois à rire, face à la naïveté du jeune homme qui se met à dire tout ce qu’il pense.
Et puis il y a la jeune Norvège, qui découvre qu’avec l’âge la beauté se ronge de l’intérieur, au figuré comme au sens propre. Alors, elle refuse de se résoudre à ce monde et refuse de sortir de sa chambre pour ne pas voir la laideur.
Enfin, il y a Boon, le timide qui fait les devoirs de son grand frère fugueur. Lui, sa quête, c’est de devenir un jour un grand auteur. Alors il écrit des métaphores poétiques… Plus tard, devenu anthropologue judiciaire, il travaille sur le cas d’un couple de cadavres. Ils étaient enlacés depuis quinze ans au fond du fleuve, couple du passé retrouvé et éternel.
Et c’est là que commence la pièce, le récit de cette intrigue entre deux espace-temps.

Assoiffés, c’est la fiction qui croise le réel, mélange déroutant entre un langage québécois très oral, l’humour distillé dans les situations et les répliques, les questionnements universels, les métaphores poétiques et un imaginaire onirique.
C’est aujourd’hui et c’est de toute éternité, c’est moderne et c’est vieux, c’est drôle et c’est terriblement triste.

Ce texte de Wajdi Mouawad convoque une réflexion sur la quête de sens de son existence et la quête d'absolu, sur la société de consommation (et sa potentielle remise en question) ainsi que sur la beauté et la monstruosité. Ces questionnements sont portés par des adolescents, ce qui donne à ce texte une très grande proximité par rapport aux élèves de l'atelier.

" Ce qui me plaît dans la pièce de Wajdi. Mouawad c’est la proximité entre les personnages de la pièce et les jeunes comédiens-lycéens qui vont les incarner aussi bien par leur âge que par leurs préoccupations. Ce sera le point de départ du travail, ce qui rapproche et ce qui éloigne chaque jeune d’un personnage de la pièce, en quoi il se sent concerné ou au contraire éloigné de Norvège ou de Murdoch. Ce sera une manière de pouvoir se découvrir et se définir en passant par ces personnages, mais également une manière de réfléchir le monde ou au monde qui nous entoure" (Sabine Lemler)

Après avoir travaillé Rêves en 2018/19, c'est à nouveau à un texte de Wajdi Mouawad que Sabine Lemler, la metteure en scène intervenante, et David Wimmer-Nejman, le responsable enseignant de l'atelier, ont voulu s'emparer, mus conjointement par une passion littéraire et dramatique pour cet auteur contemporain.

 

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