mardi 7 mai 2024

Problématisation sur le parcours "Imagination et pensée au XVIIème siècle"

Ce document propose une problématisation sur le parcours "Imagination et pensée au XVIIème siècle" en lien avec l'étude des livres VII à XI des Fables  de La Fontaine.

L'objet d'étude "la littérature d’idées du XVIème au XVIIIème siècle" invite à mettre en évidence les liens qui se nouent entre les idées, les formes et le contexte culturel, idéologique et social dans lequel elles naissent.

L’association des notions de « pensée » et d’« imagination » est au cœur de la réflexion générique à propos des fables et ce pour deux raisons :

  • Primo, la conjonction des deux termes constitue ce que La Fontaine désigne, dans la préface de 1668, sous le nom d’apologue, c’est-à-dire, un court récit d’imagination duquel se dégage une pensée ou une vérité morale ou philosophique. En effet, la spécificité de la fable réside dans une construction spécifique à l’intérieur de laquelle la pensée, - la moralité - entendue comme la faculté de connaître, de raisonner, et de juger, passe par l’imagination – le récit - dans le sens de création d’images mentales, sur le modèle de l’allégorie.

  • Secundo, dans la deuxième Méditation, Descartes donne de la faculté de penser un sens large : chez lui, la pensée se confond avec la conscience et avec l’âme dont la nature, comme res cogitans, n’est que de penser : c’est aussi bien douter, comprendre, vouloir, porter des jugements que sentir ou imaginer (c’est-à-dire produire des représentations). Fondamentalement, la pensée est, avec le langage, ce qui distingue le plus fondamentalement les hommes des animaux. Or, dans les fables animalières, la signification morale se fonde sur un principe de transposition du monde humain dans l’univers des espèces animales qui n’a de sens que par l’idée qu’il existe des points communs observables entre hommes et animaux (cf. physiognomonie comparée). Dénier aux animaux toute forme de pensée, c’est rendre caduque la pertinence même de la fable.

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