dimanche 22 décembre 2024

Le blob dans les établissements

Le blob à l'école, c'est quoi ?

Le blob à l'école est un projet de sciences participatives lancé au printemps dernier par le Centre National d’Etudes Spatiales (CNES), en partenariat avec le Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS). Il implique également 4 500 classes de France (du CE2 à la Terminale) qui ont répondu à l’appel à projet #ElèveTonBlob

 

Modèle d'étude d'Audrey Dussutour (CNRS) depuis plusieurs années, le blob a pris son ticket pour l'espace au cours de la mission Alpha, qui a décollé le 23 avril 2021 vers l'ISS (Station Spatiale Internationale). A son bord, Thomas Pesquet doit mener des expériences d'étude comportementale (éthologie) du blob en apesanteur, dont les résultats seront comparés aux milliers d'expériences menées en classe, sur Terre.

 

Ce projet de grande ampleur a débuté le lundi 11 octobre 2021 dans toutes les classes concernées par la réception de sclérotes (souches du blob en dormance). A terme, ce seront des milliers de résultats d’expérience qui viendront se rajouter à ceux de Thomas Pesquet faits dans l’espace. Un travail collaboratif donc, qui donne une dimension bien plus grande puisque cela dépasse les murs d’une salle de classe et augmente ainsi l’intérêt de l’expérimentation.

 

                               


Incroyable blob !

 

Depuis septembre, c’est l’effervescence dans 4500 établissements scolaires. Le blob vient d’arriver par la poste ! Le quoi ? Le blob, comme l’a surnommé Audrey Dussutour, la chercheuse à l’origine de cet engouement national pour une étrange créature venue d’Australie. Dans l’enveloppe envoyée par le CNRS, cinq morceaux de papier tâchés de jaune. « Ah, c’est ça le blob ? » Déception. En fait, c’est sa version endormie : « Plongez-la dans l’eau, ça fera un escargot tout chaud », …heu, non, plutôt un organisme unicellulaire visible à l’œil nu. Pardon ? Unicellulaire et visible à l’œil nu, c’est possible ? Ça semble tellement bizarre qu’on a tout de suite envie de sortir une loupe binoculaire.

 

Et en effet, nous voilà devant une cellule géante, polynucléaire, qui se nourrit par phagocytose, qui montre des préférences alimentaires, qui respire, qui se déplace grâce aux mêmes protéines que celles de nos muscles, et qui peut sortir d’un labyrinthe pour trouver sa nourriture tout en mémorisant les molécules qu’elle a déjà rencontrées… étonnante créature, non ? Et depuis septembre, la voilà qui voyage dans l’espace, ou plutôt dans l’ISS. Thomas Pesquet l’a réhydratée, comme nous, pour étudier son comportement selon un protocole précis, élaboré par Audrey Dussutour, que nous avons suivi à la lettre. On appelle ça des sciences participatives et pour être à l’origine de cette action, la chercheuse toulousaine vient de recevoir le Prix de la vulgarisation scientifique du CNRS.  Le but de cette opération baptisée #élèvetonblob est de savoir si l’absence de pesanteur influe sur le développement d’un organisme vivant.

Et le plus fort, c’est que lorsque que l’on a fini d’étudier le blob avec nos élèves, on le rendort (entrée en dormance, comme une graine) et hop, dans un tiroir jusqu’à l’année prochaine. Qui dit mieux ? Qui connaît un organisme qui nous permet de faire ça ? Moi, je n’en connais pas. Et comme en plus, il permet de parler de biologie des organismes et des populations, d’évolution, et de classification car la chose n’est ni un animal, ni un végétal, ni un champignon mais un amibozoaire, alors on se dit qu’on a enfin mis la main sur l’organisme qui nous manquait tant pour faire un élevage de poche, en cours ou à la maison, afin d’étudier « le vivant qui vit » et non « le vivant mort » comme ça nous arrive si souvent.

 

Alors, à tous ceux qui seraient convaincus de l’intérêt de faire étudier la « bestiole » par ses élèves, du primaire au lycée, contactez-nous :  les éleveurs de blob du lycée Bartholdi de Colmar se feront un plaisir de vous montrer comment on s’occupe de cette étrange créature !

 

Michel Patalano, enseignant en sciences de la vie et de la Terre (michel.patalano@ac-strasbourg.fr)

 

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