A lire, à voir, à faire
Olivier Peterschmitt, Affaire Vincent Lambert
Jérôme Christophe: Montherlant Maintenant
Il y a tout juste cinquante ans, le 21 septembre 1972, Henry de Montherlant se donnait la mort. Depuis sa disparition brutale, son souvenir n'a cessé de s'estomper. Celui qui considérait que "c'est un honneur d'être oublié par une époque telle que la nôtre" a donc été largement exaucé. Et pourtant, il y aurait encore beaucoup à retirer aujourd'hui de son oeuvre : des plaisirs esthétiques, il est sûr, mais aussi une vraie densité philosophique, plus rarement identifiée. Au détour de ses pièces de théâtre, de ses romans ou de ses essais, Montherlant a en effet construit une authentique réflexion personnelle, tonique et iconoclaste. Essai littéraire et philosophique, Montherlant maintenant, publié le 25 mars 2022 aux éditions Complicités, cherche précisément à retrouver les grandeurs et les fragilités de cette pensée oubliée.
Guillaume Barrera, La guerre civile
Yann Martin, La fragilité assumée
Résumé
Un cheminement philosophique en cinq étapes pour trouver sa place face à un monde complexe et instable, en prenant conscience de la fragilité des choses qui nous entourent, qu'il s'agisse des affaires morales, des responsabilités politiques ou encore de la vie intérieure. ©Electre 202
L'âge du Minotaure
Manipulation génétique. Artificialisation de l’intelligence. Création de chimères. La métamorphose actuelle de la réalité par la technique ne constitue pas une révolution de plus. Par elle, tous les référentiels théoriques et symboliques de la Tradition comme de la Modernité sont niés. Avec la reprogrammation intégrale du vivant, s’effacent les seuils qui séparaient l’homme de la machine et le distinguaient du dieu comme de l’animal. Et avec eux, s’efface aussi, de plus en plus, la possibilité de penser ce qui nous arrive.
Il faut pourtant s’y essayer. Quelle est la clef de cette malléabilité ontologique et de l’actuelle confusion de tous les régimes de présence ? Quel avenir cette reprogrammation de la réalité dessine-t-elle pour l’homme ? L’âge du Minotaure remonte aux origines d’une métamorphose dont la profondeur et le déni actuel interdisent pour l’heure d’entretenir, vis-à-vis d’elle, un rapport libre.
Pierre Dulau et Guillaume Morano, agrégés de philosophie, sont professeurs en classes préparatoires. Ils ont notamment publié Dictionnaire paradoxal de la philosophie – penser la contradiction, Lessius, 2019.
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Lien vers la chronique réalisée par France Culture
Mickaêl Labbé, Reprendre Place
Pourquoi avons-nous cette étrange impression que la ville ne nous appartient pas ? De n’être que de passage alors même que nous y résidons ? Quel est ce malaise que nous ressentons à la vue d’un banc «design» segmenté en places individuelles, de pics au rebord d’une vitrine, de grillages et de caméras tous azimuts ? Ce sont autant de symptômes de suspicion et de mépris de la ville à notre égard, autant de sensations de dépossession. Loin d’être une chose inerte, l’espace urbain formé par les urbanistes et architectes est politique, vivant et signifiant. Il envoie des signaux de reconnaissance et de mépris à destination de ceux qui y vivent. C’est pourquoi il est plus que temps d’apprendre à décrypter le langage urbain pour pouvoir reprendre place en son sein et exiger de ceux qui la fabriquent, architectes et politiques en tête, qu’ils prennent en compte sa destination véritable : servir ses habitants.
Parution Franck Fischbach, Après la production
Adorno avait mis au jour « la faculté qu’a la production de s’oublier elle-même », tout en étant « le principe d’expansion insatiable et destructeur de la société d’échange ». Il y aurait ainsi quelque chose comme une ruse de la production qui consisterait à se dissimuler derrière le travail et à entretenir la confusion entre elle-même et le travail. La théorie critique est victime de cette ruse quand elle aboutit à une « critique du travail » qui prend la place d’une critique de la production, c’est-à-dire d’une critique de ce que le capital fait au procès de travail quand il s’en saisit pour le rendre productif.
La critique de la production que l’on propose ici – à partir d’une relecture de Marx, Heidegger et de la Théorie critique – entend montrer que le devenir productif des activités de travail sous le capital détruit la relation métabolique entre systèmes naturels et systèmes sociaux assurée normalement par le procès de travail. Cette rupture explique que l’épuisement des forces naturelles de la terre et celui des forces humaines de travail soient simultanés sous le capitalisme et qu’ils ne puissent être interrompus sans que la logique productive du capital le soit également.
Jean-Clet Martin, Ridley Scott
Alexis Anne-Braun L'approximation des choses
Multiplicités de Jean-Clét Martin
Michaël Labbé, Philosophie de l'architecture
Christian Ferrié, Théorie critique du réformisme conservateur
Djihadisme: le retour du sacrifice
Le commerce et la paix
Annales de la Faculté de droit de Strasbourg, nouvelle série n°10/2017
Sous la direction de Guillaume Barrera, Peggy Ducoulombier, Éric Maulin
ISBN : 978-2-86820-977-1 Format : 16,5 x 24 cm / 210 p. Prix public : 21 euros TTC En vente en librairie ou en commande en ligne L’association du commerce et de la paix est un lieu commun de la pensée libérale, mais peut-on encore y croire ? Le développement du commerce a peut-être renforcé la paix entre ceux qui pouvaient s’y adonner mais il n’a cessé de maintenir, à la périphérie de l’histoire, des exclus de la croissance qui réclament aujourd’hui leur part.On pourrait avoir le sentiment qu’après le temps de l’espoir et de l’optimisme est venu celui des désillusions. Mais cette lecture serait bien superficielle.L’un des apports importants des contributions de ce volume est de montrer que dès l’origine, chez Montesquieu ou Adam Smith, on observe un certain doute quant aux effets du commerce, qui contribue sans doute à la paix, mais parfois aussi à la guerre, qui élève la civilisation, mais parfois abaisse moralement les individus qui s’y adonnent ou sont victimes de la nouvelle organisation du travail.Et cette ambivalence n’a jamais cessé de travailler ce couple finalement assez mal assorti, les arrière-pensées, les calculs mercantilistes n’étant jamais très éloignés des espoirs libre-échangistes.
Pour l'autonomie: la pensée politique de Castoriadis
Philippe Caumiere, Arnaud Tomès
L'échappee, 2017
Venu du marxisme, dont il a constaté très tôt les impasses, Cornelius Castoriadis a voulu réinventer la révolution. Selon lui, la modernité voit s’affronter deux projets de société : celui d’une maîtrise rationnelle du réel et celui d’une autonomie de toutes et de tous. Le premier a donné des résultats désastreux en engendrant le règne de la technique et de l’économie. Le second reste encore à construire pour qu’advienne une société vraiment démocratique dans laquelle le peuple se gouverne lui-même, se passant de toute classe dirigeante.
Castoriadis a mis en lumière les origines de ce projet d’autonomie qui remontent à la Grèce antique. Il en a analysé les expressions modernes, de la révolution russe de 1917 aux révoltes des années 1960. Mais surtout, il en a examiné les conditions pour que se développe une politique émancipatrice aujourd’hui : auto-organisation des luttes, pratique de l’égalité et sens des limites.
Ce projet d’autonomie n’est pas un programme clés en main. Il est un imaginaire autant qu’une expérience. Il est un horizon, celui d’une société consciente du fait que le pouvoir est l’affaire de tous. C’est cette réflexion multiforme et souvent complexe que présente et questionne ce livre qui offre pour la première fois une synthèse claire, accessible et percutante de la pensée politique de Castoriadis
Ce texte est hébergé dans la collection Versus des indispensables éditions L'Echappée.