Action de pose de Stolpersteine à Sélestat
Histoire-géographie - 5 juillet 2022
Publié dans : Histoire-géographie
Les deux collèges de Sélestat ont été invités à la rentrée 2021 par Monsieur Christophe Woehrle, président de l’association « Stolpersteine en France » à prendre une part active à un projet de pose de Stolpersteine, ces pavés dont la face supérieure, recouverte d’une plaque en laiton, porte le nom d’une victime du nazisme ainsi que les circonstances de sa mort. La pose a eu lieu dans la vieille ville de Sélestat le 30 mai dernier. Elle a concerné 16 victimes juives de la Shoah (une autre pose, pour un nombre équivalent de victimes, aura lieu dans quelques mois). Les Stolpersteine ont été scellés sur la voie publique devant les maisons que ces victimes avaient habitées, sauf dans le cas d’un couple, dont les Stolpersteine ont été scellés devant l’entrée de la synagogue. Notons que les déportations n’ont pas eu lieu depuis Sélestat, annexé par l’Allemagne nazie en juin 1940 comme le reste de l’Alsace, mais depuis la France vichyste, les personnes concernées ayant quitté l’Alsace avant la Seconde Guerre mondiale ou lors de son déclenchement.
La participation d’élèves des deux collèges de Sélestat a été précédée d’un minutieux travail de recherche. Chacun des deux établissements s’est vu confier une partie des victimes à honorer. Pour le Collège Jean Mentel, il s’agissait de 7 personnes, 7 destins tragiques qui ont été étudiés par différentes classes de 3e, niveau qui étudie la Seconde Guerre mondiale dans le cadre du programme d’histoire. A partir des documents d’archive numérisés mis à disposition par Monsieur Woehrle, chaque classe s’est penchée sur le parcours d’une victime ou de plusieurs victimes de la même famille. Les élèves ont ainsi pu mieux comprendre le mécanisme macabre de la Shoah. Ils ont rédigé des textes biographiques sur les dernières années des personnes étudiées, textes qui furent lus lors de la pose. L'événement fut clôturé par plusieurs discours officiels et la présentation d’une exposition d’œuvres réalisées par les élèves du Collège Beatus Rhenanus autour de la mémoire des victimes honorées sur ce jour-là.
La démarche n’est pas uniquement « scientifique », elle est également civique. En effet, si les pavés ont été financés par des mécènes, ce sont les élèves qui les parrainent moralement. Leur mission est d’aller chaque année faire briller la plaque en laiton du Stolperstein rappelant le souvenir de la victime parrainée. Ils seront renforcés par chaque nouvelle génération d’élèves qui passera par les classes concernées par le projet.