vendredi 20 décembre 2024

La piraterie maritime en Somalie (Trinôme académique, 2009)

Dans le cadre de la formation initiale, les stagiaires PLC2 d’Histoire et de Géographie ont participé à la session initiale du Trinôme académique de la Défense de Strasbourg le 13 mai 2009 organisée par Emmanuel Bender, Julien Ebersold, Catherine Schmittbiel pour l’Education nationale et Jean-François Dedieu pour l’IHEDN (Institut des Hautes Etudes de Défense nationale). Cette journée portait sur la manière dont la communauté internationale fait face à la piraterie maritime en Somalie.

Après avoir replacé la piraterie maritime dans son contexte international et rappelé la situation interne en Somalie, Alexis Valhas, maître de conférence à l’université Robert Schumann et conseiller politique auprès de l’Etat-Major de l’OTAN, a cherché à montrer les nombreux enjeux qui expliquent que la communauté internationale prenne à bras le corps cette menace qui remet en cause la sécurité collective dans cette région, déjà soumise à de nombreux conflits.

 

Pour Alexis Valhas, la piraterie maritime en Somalie constitue une très bonne étude de cas pour comprendre la manière dont fonctionne – ou plutôt, dysfonctionne – le système de sécurité collective. En effet, cette étude permet de montrer le rôle primordial et la responsabilité du Conseil de sécurité de l’ONU dans le maintien de la paix.

 

Face à cette menace, la communauté internationale s’est fortement mobilisée mais en ordre dispersé. Alexis Valhas montre les nombreuses ripostes mises en œuvre par l’ONU, l’OTAN, l’UE, la France, soit une multiplicité d’acteurs qui réalisent des missions similaires. Toutefois, ces opérations essentiellement maritimes doivent dépasser un certain nombre de faiblesses : des faiblesses juridiques (Au nom de quel mandat international ? Comment garantir les droits de la défense des pirates arrêtés ?) et des faiblesses géopolitiques (intervenir en mer ne permet pas de traiter les causes de la piraterie, à terre, en Somalie ; incapacité des acteurs à coordonner leurs interventions).

 

Julien Ebersold propose des pistes de transpositions didactiques de cette conférence à travers un croquis sur les enjeux de la sécurisation du golfe d’Aden soumis à la piraterie somalienne, un tableau ainsi qu’un organigramme présentant les ripostes en ordre dispersé de la communauté internationale résumant ainsi la complexité et l’enchevêtrement des acteurs et des missions tout en montrant le processus décisionnel des différentes opérations. 

 

Catherine Schmittbiel a présenté un exemple d’exploitation pédagogique de cette thématique en classe de Troisième dans le cadre du programme d’Education civique de collège (« La Défense et la Paix »).

A partir d’une étude de cas problématisée Comment la France participe-t-elle à la lutte contre la piraterie en Somalie ?, elle met en évidence l’intégration de la Défense nationale française au système de sécurité collective, montrant ainsi les emboîtements d’échelles, la multiplicité des acteurs et moyens mis en œuvre par la communauté internationale pour lutter contre la piraterie en Somalie. Cette étude de cas peut être articulée avec d’autres chapitres soit en conclusion du chapitre « Géographie politique du monde » soit en introduction du chapitre « La France puissance européenne et mondiale ».